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Citerne souple : calculez son volume idéal en 5 minutes
Eau de pluie : calculer le volume de votre citerne souple en 5 minutes chrono
Devant les problèmes liés au réchauffement climatique, et à la problématique de l’eau qui devient un élément en raréfaction, vous avez décidé de vous équiper d’une citerne souple. Facile à installer, robuste et économique, elle vous servira à entretenir votre jardin, en particulier le potager, éventuellement à d’autres tâches comme le lavage, et à faire des économies. Mais vous vous interrogez sur la taille idéale de la citerne pour remplir tous vos besoins : quelques centaines de litres, plusieurs mètres cubes ? Estimer votre consommation n’est pas si compliqué : voici un guide pas à pas pour choisir le bon volume sans vous tromper.
1 Calculer le volume d’eau pluviale que vous pouvez récupérer
Avant toute chose, il faut connaître les capacités dont vous disposez, à savoir le volume d’eau de pluie potentiellement récupérable. Pour cela, deux informations sont indispensables.
La surface de collecte de l’eau de pluie
La récupération de l’eau de pluie se fait par des gouttières qui prennent l’eau sur le toit. Vous avez une maison, un abri de jardin, ou un hangar, ou les trois ? Il vous faut connaître la surface du toit de votre ou de vos bâtiments. Ne vous encombrez pas de calculs complexes prenant en compte les pentes de votre toit : on considère que la surface du toit correspond à la surface au sol du bâtiment. Une maison de 15 mètres sur 8, par exemple, sera considérée comme ayant une surface de toit de 120 m2 (15X8).
La pluviométrie locale
La quantité d’eau récupérable varie sensiblement selon les régions. Ces données sont disponibles sur le site de Météo France ou par les services de la commune. Il s’agit de moyennes annuelles. Voici quelques ordres de grandeur pour la France métropolitaine : Bretagne (piémont montagneux) : 900 à 1 200 mm/an
- Bretagne (piémont montagneux) : 900 à 1 200 mm/an
- Île-de-France/Centre : 600–750 mm/an
- Rivages méditerranéens, Provence-Alpes-Côte d’Azur : 450–650 mm/an ;
À retenir : 1 mm de pluie sur 1 m² = 1 litre d’eau collecté (avant pertes).
2 Introduire un coefficient de perte pluviale
Il faut savoir que toute la pluie tombée sur un toit ne se retrouve pas dans la citerne : les aspérités du toit, ses capacités d’absorption, les débris qui bloquent le ruissellement ont un effet freinant. Il est donc nécessaire d’appliquer un coefficient global d’efficacité qui intègre :
Le coefficient de ruissellement du toit, dépendant du matériau utilisé :
- Tuiles, ardoises : coefficient de 0,85–0,95
- Tôle, bac acier : 0,90–0,95
- Toit-terrasse bitume : 0,80–0,90
- Toit végétalisé : 0,50–0,80
Les pertes « premiers litres » dues entre autres à la filtration. Les tout premiers mm de chaque pluie emportent poussières, pollens et feuilles ; un panier filtrant retient ces impuretés. Il faut compter 5 à 10 % de pertes supplémentaires.
Ne vous compliquez pas la vie à des calculs trop sophistiqués. Il vous suffit de disposer d’une estimation réaliste. Vous pouvez utiliser un taux global de 0,80–0,85 (par ex. 0,9 de ruissellement × 0,9 de filtration = 0,81). Vous n’aurez pas de souci avec votre citerne.
3 Prendre en compte les usages : à quoi servira l’eau de pluie ?
Le volume requis dépend non seulement des capacités de récupération de l’eau de pluie, mais également de vos consommations. Listez tous vos usages potentiels et transformez-les en besoin journalier moyen (nombre de litres nécessaires/jour). Voici des éléments estimatifs pour les types d’utilisation principaux :
- Arrosage potager et massifs floraux. Avec un goutte-à-goutte et un paillis sur les plantations : 2–4 L/m²/jour en été. Beaucoup moins en demi-saisons. Si vous arrosez avec un tuyau ou un arrosage oscillant, ces chiffres peuvent facilement doubler.
- Entretien de petites serres. Fréquemment, il faut compter 3–6 L/m²/jour en période chaude. Les serres demandent également un arrosage plus fréquent que les cultures à l’air libre pendant les périodes plus fraîches.
- Nettoyage de terrasses/, outils, d’une voiture… c’est très variable : compter entre 10 et 50 litres par usage. Estimez votre utilisation mensuelle et faites un lissage.
- Usages ménagers
- Alimentation des toilettes : chasse d’eau : 3/6 L par tirage (double commande). Soit 15 à 30 L/personne/jour en fonction des habitudes.
- Lave-linge (avec eau de pluie si installation conforme) : 40–60 L/cycle. Soit entre 20 et 40 L par jour si 3–4 cycles/semaine
Attention. Souvenez-vous qu’il existe une réglementation assez stricte sur l’utilisation de l’eau de pluie à usage ménager. Celle-ci est en effet non potable et nécessite une installation spécifique, incluant filtration et dispositifs antiretour.
4 Calculer le volume utile en fonction de la saisonnalité
Même avec un bon récupérateur d’eau, les apports sont irréguliers : l’essentiel des pluies tombe hors été. Il faut donc gérer sa citerne en fonction de cette donnée, et pouvoir disposer d’eau en plein été. Assurez-vous de :
Viser une autonomie réaliste (30 jours pour un jardin, 45 jours pour une serre par exemple). Adaptez selon les régions et les possibilités de longs épisodes de sécheresse ;
Ajouter 20–30 % de marge « sécheresse » exceptionnelle ;
Penser, par ailleurs, aux rejets d’overflow. De fortes pluies — de plus en plus fréquentes — peuvent provoquer un trop-plein que votre citerne ne pourra pas absorber. Prévoyez des options de récupération de cette eau : noue, un bassin ou une seconde citerne de stockage occasionnel.
5 Utiliser la formule express pour choisir votre citerne souple d’eau pluviale
1 Calculer le volume collectable annuel d’eau de pluie
Volume annuel = Surface (m²) × Pluie (mm)/1000 ×Coefficient de perte
Si l’on utilise par exemple un coefficient de perte 0,81 (0,9 × 0,9), on obtient les résultats suivants :
| Surface de toit | Pluie 500 mm/an | Pluie 700 mm/an | Pluie 1000 mm/an |
| 50 m² | 20,2 m³/an | 28,4 m³/an | 40,5 m³/an |
| 100 m² | 40,5 m³/an | 56,7 m³/an | 81,0 m³/an |
| 300 m² | 121,5 m³/an | 170,1 m³/an | 243,0 m³/an |
Le tableau se lit de la façon suivante : pour 100 m² de toit et 700 mm/an on peut collecter 56,7 m³ d’eau de pluie par an.
2 Estimer le volume d’eau pluviale nécessaire pour vos usages
Besoin (m³) = Besoin journalier (L) × Autonomie visée (jours)/1000
Ajoutez une marge de sécurité de +20 à +30 % pour couvrir un épisode sec.
Dimension de la citerne souple : 3 exemples concrets
Maison avec jardin (100 m² de toit, 700 mm/an)
Collecte potentielle : 56,7 m³/an
Besoin cible été : toilettes (2 pers × 20 L) 40 L + arrosage (100 m² de terrain × 2 L) 200 L + Lave Linge 8 L = ≈248 L/jour
Autonomie souhaitée : 20 jours → 248 × 20/1000 = 5,0 m³
Marge 30 %, soit 6,5 m³ utiles
Volume conseillé (0,85 de taux utile) : 6,5/0,85 ≈ 7,5–8 m³
Petit potager irrigué (50 m² de toit, 700 mm/an)
Collecte potentielle : ~28,4 m³/an
Besoin été : arrosage Potager de 120 m² × 3 L = 360 L/jour
Autonomie souhaitée : 15 jours, soit 360 × 15/1000 = 5,4 m³
Marge 25 %, soit 6,8 m³ utiles.
Volume conseillé : une citerne souple de 7-8 m³
Tunnel maraîcher professionnel (Bâtiment 300 m² de toit, 700 mm/an)
Collecte potentielle : 170 m³/an
Besoin été : serre 300 m² × 3 L = 900 L/jour
Autonomie : 30 jours, soit 900 × 30/1000 = 27 m³ nécessaires
Marge 20 %, soit 32 m³ utiles.
Équipement adapté : une citerne souple de 40 m³.
Dans tous les cas, il faut absolument partir de l’estimation de la consommation d’été pour dimensionner la citerne. La limite maximale est fixée par la superficie du toit.
Déterminer la bonne dimension de votre citerne souple se fait en quelques minutes avec les bonnes données : surface de toit, pluie annuelle, coefficient d’efficacité, et profil d’usage, vous ne pourrez pas vous tromper. Vous allez pouvoir profiter d’un stockage facile à installer et à utiliser, qui vous permettra de ne jamais être à court d’eau pour votre jardin, tout en faisant des économies substantielles.